jeudi 18 février 2010

#69 - Mosquito Paradise


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Vendredi 19 février, il est 2h25. Je viens de migrer de la tente à la voiture, impossible de me rendormir entre la pluie et l'attaque des moutisques. C'est la pire nuit de camping que l'on ait en train de connaitre. Déjà le repas a été écourté à cause des 'mosquitos' et on a fini au lit à 22h30 sans même avoir fini notre bouteille.

Je me suis fait réveiller par les gouttes de pluie coulant sur moi. La tente a bien été plantée mais c'est la 'wet season' ici, donc ça ne peut pas être suffisant. Ah oui, pour vous situer, cette nuit on est dans un camping d'Ingham dans le Queensland, à environ 250-300 km au Sud de Cairns. Le paysage est magnifique avec ces montagnes à la forêt épaisse se jetant dans l'océan. Mais c'est aussi un climat tropical soit chaleur intense et fortes pluies.

On le savait avant de partir que c'est un des pires moment pour faire la côte Est mais Vin's s'en va début mars donc pas vraiment le choix. Et puis au moins ça nous évite de nous taper tous les touristes !!

A côté de cette nuit pourrie tout se passe bien. Déjà plus de 5000km parcourut dans ce magnifique pays avec des paysages magnifiques et dépaysant. Et ça va continuer ! Après tout le désert maintenant on redescend la côte Est. Avant hier on a fait du snorkeling sur la barrière de corail, hier on s'est baigné dans un lac et vue des cascades et on continue la redescente pour être dimanche aux Whitsundays. C'est un ensemble d'îles paradisiaques, si vous voyez l'île en forme de coeur de la pub Club Med, ça en fait parti. 2 jours 2 nuits à naviguer sur une eau bleue turquoise et glander sur les îles de sable blanc, ça promet !!

Ca nous coute cher tout ça même si on prend les premiers prix. On espère quand même un minimum de qualité, on verra bien.

Voilà voilà, je profite de ces vacances. Je vais probablement redescendre avec les garçons jusqu'à Melbourne pour le 9 mars (date du départ de Vin's) puis rebouger rapidement pour trouver du boulot. Je réfléchis encore pour le lieu, probablement Darwin mais peut-être aussi Adelaide, Cairns ou même Perth. Autant dire quelque part en bord de mer au Nord, Sud, Est ou Ouest !!

Bon, je vais aller m'allonger sur ma banquette arrière et comater en attendant le lever du jour...

mardi 16 février 2010

#68 - Mots'lting Pot


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Queensland, Cairns, camping, piscine, plage, kilomètres, road trip, chaleur, fatigue, réflexion, rêve, présent, passé, futur, envie, voyage, découverte, marcher, courir, nager, voler, sauter, naviguer, rouler, rencontrer, parler, raconter, sourire, rire, délirer, boire, fumer, manger, s'éclater, ici, là-bas, ailleurs, rester, rentrer, repartir, famille, ami, nostalgie, nuit, étoile, écrire, musique, ordinateur, internet, téléphone, réseau, néant, désert, outback, Est, Ouest, Nord, Sud, argent, travailler, restauration, wwoofing, ferme, exploiter, vacances, forêt, montagne, mer, ville, Montpellier, Melbourne, McDo, moi, tatouage, croix du Sud, Australie, 111 jours, satisfaction, bouger, encore, toujours, solitude, me poser, aimer, grandir, construire, master, Canada, France, alternance, stage, cours, réussite, échec, avenir, incertitude, volonté, armée, uniforme, leadership, évolution, management, international, Anglais, TOEIC, progresser, exceller, pression, objectif, fierté, reconnaissance, recommencer, nouveauté, continuer, trouver, améliorer, vivre, savourer, aventure, Australie, Queensland, Cairns...

#67 - Le pouvoir de l'Outback


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Partir dans l'Outback a été pour moi bien plus qu'une aventure touristique. Le mot 'extrême' est bien évidement relatif pour qualifier ce voyage mais dans des conditions si différentes de mes habitudes de moi, jeune fille Européenne de la ville, je dois dire que j'ai appris sur moi, la nature et la nature humaine. L'Outback (désert Australien pour la traduction la plus proche) c'est :
- comprendre la notion de longue distance : conduire des centaines de kilomètres avec des lignes droites allant jusqu'à 74km pour rejoindre 2 villes de 100 habitants
- sentir la solitude : conduire encore et toujours pour ne croiser qu'une dizaine de voitures à l'heure
- prendre conscience de la notion de néant : rouler des centaines de kilomètres avec un plat sidéral comme paysage et une inexistance de végétation
- découvrir le fonctionnement de la sudation du corps humain : transpirer à un point de ne pouvoir dormir, être trempé de sueur comme si on sortait de la douche jusqu'à avoir le nombril qui déborde d'eau
- appréhender la notion vitale de l'eau : boire 10 litres par jour et s'inquiéter dès qu'on entame le dernier bidon de 30 litres pour 3
- apprécier le froid : manger des fruits et des légumes dès que possible, s'extasier en buvant une bouteille d'eau fraîche
- prendre une cuite sans s'y attendre : boire 2 verres de goon et finir complètement déchiré
- grimper avec le sourire sous une chaleur étouffante : marcher et escalader les magnifiques montagnes sorties de nulle part au milieu d'un plat le plus total et en prendre plein les yeux
- préférer la chaleur aux mouches : vivre dehors avec un foulard sur la tête plutôt que de supporter ces mouches qui se collent partout sur (voir dans) le corps
- s'extasier à l'idée de se rincer le corps : le paradis semble atteind à chaque douche, baignade en piscine ou en lac
- réaliser la magie de la nature : tous ces cailloux sortis de nul part (Flinders Range, Uluru, Mt Cooner, Olgas, Kings Canyon et autres) prouvent qu'aucune construction humaine ne pourra jamais égaler les spectacles offerts par mère nature

Et toutes les autres choses impossible à expliquer, il faudra juste que vous y alliez pour le comprendre ;o)

#66 - Bronzette de février


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Samedi 6 février à 19h, je rentre de la plage. Sam est quelque part dans le camping sur internet et Vinc' en train de se baigner. Après s'être baladé ce matin dans Adélaïde et fait le marché, on a passé l'après-midi sur la plage qui borde notre camping, à Brighton.

Quel bonheur d'être là à ne rien faire après le fruit picking et les 700km de ces derniers jours. Mon esprit ne s'est pas trop mis à vagabonder, je garde mes réflexions pour les nombreuses heures de routes qui vont suivre dans le mois ! J'étais juste là, face à ce soleil se refletant sur l'océan fluide et calme. Cette sensation d'être en vacances d'été, sauf qu'on est début février.

Tout simplement paisible...

#65 - On se barre


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Mercredi 3 tout le camp se lève à 6h du matin. Tout le monde s'habille et déjeune comme il peut, chacun à la tête dans le c**. Jeff arrive, on le suit avec le tracteur jusqu'aux lignes des poires. La saison commence aujourd'hui, c'est parti ! Chacun son échelle, son sac et son arbre. On doit vider totalement les arbres, autrement dit ne pas y laisser une seule poire. Facile à dire, moins à faire quand on en voit des quasiments inaccessibles... On fait ce qu'on peut mais au bout d'une heure Jeff nous fait remonter dans les premiers pour cueillir ce qu'il reste.

On n'avance pas terrible, les bins ont du mal à se remplir. Au début je fais attention mais voyant que ça n'avance pas, je me retrouve à grimper à l'arrache sur une échelle bancale. Ah elle est loin la prévention des risques professionnels de HSE La Ciotat ! Analyse des risques rapide :
- risque de chute de hauteur à cause de l'échelle (une échelle n'est pas un poste de travail ?)
- risque de chute de hauteur à cause d'une branche qui casse
- risque de chute de plein pied en glissant sur une poire écrasée
- risque d'empoisonnement avec les produits chimiques
- risque de coupure avec les branches cassées
- risque de TMS à force de porter des sacs de 20kg
Probabilité d'occurence générale : à tout moment
Taux de gravité : blessures légères à grave
 
Bref, j'ai d'ailleurs failli faire une bonne chute, heureusement que ma jambe s'est coincée dans un barreau d'une échelle. 4 jours après j'ai encore des beaux bleus, enfin plutôt des bleus, des marrons, des violets et des jaunes sur les jambes ;o) Rien de grave fort heureusement.

13h00 on a fait 7 bins à 3, à 26$ l'unité ça nous fait moins de 10$/heure tout ça. Pause déjeuner, 'bon les gars on fait quoi ?'. On a tous ce petit sourire crispé, celui où tout le monde est d'accord mais personne ne veut prendre la décision. On mange notre salade de riz-tomate-thon, allez ON SE BARRE. On se fait une dernière bin, non pas pour faire plus de sous, juste histoire d'avoir des photos de nos exploits !

Allez on est en vacances !! Youhou :o) On va partir pour 4-5 semaines de road trip avec pour destinations principales le mont Uluru et la côte Est. Environ 8000km, c'est bon tout ça.

mardi 2 février 2010

#64 - Vie à la roots


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Mardi 2 février, 10h30 du matin déjà levée malgré un jour de congé. Je voulais un changement radical et bah je l'ai eu !

Pour commencer le logement : je dors dans une grande tente avec Sam et Vinc'. Un grand matelas pour 3 alongé dans le sens inverse pour avoir de la place et donc les pieds dans le vide. La tente est bien aérée, calée sous un palmier j'y dors vraiment bien. Mes affaires sont stockées dans le coffre de la voiture.

Viens ensuite les conditions de vie. Les WC sont dans un espèce de cabanon, genre la petite maison dans la prairie. Ca n'a pas du être nettoyé depuis des siècles. Pour la douche c'est encore pire : une baignoire dans un petit bâtiment bétonné, pas toujours de l'eau chaude, une porte qui ne ferme pas à clé et de la terre un peu partout. Autant dire qu'on se douche plus pour se décrasser qu'autre chose !

Pour les repas par contre c'est sympa. Le soir on mange tous ensemble et chacun à tour de rôle prépare le diner et aide à la préparation. Il y a vraiment une bonne ambiance. Certes c'est aussi roots avec nos chaises de campings défoncées ou des sceaux pour s'assoir, la poussière naturelle qui règne, l'arrivée des moustiques avec la nuit mais ça reste cool.

Donc je ne me plein pas d'autant plus que c'est gratuit. En retirant le budget 'accomodation' je n'ai quasiment plus de frais ici, ce qui fait bien plaisir à mon compte en banque. Et c'était bien mon but en venant à Shepparton.

#63 - Le temps c'est de l'argent


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L'avantage du fruit picking c'est qu'il te redonne une notion de l'argent. Après une journée comme hier, à trimer pour pas grand chose, elle me parait loin ma vie de Melbourne à dépenser sans compter !

Donc hier matin levé 6h pour partir avec les 2 garçons à 6h30 cueillir des pêches. 3h30 à 3 pour faire 3 grosses bins et 1 petites, soit 36$ par tête. C'est vraiment galère, il n'y a pas grand chose à prendre dans les arbres donc on perd beaucoup de temps... et le temps c'est de l'argent ! Ce proverbe n'a jamais été aussi vrai qu'en ce jour, la paye au rendement c'est quand même autre chose.

Les remorques sont pleines on part donc les donner au magasin. Il reste environ 1 bines à faire, Sam et Vinc' ont la flemme je vais la faire toute seule. Je pense que c'est tou dénef' pour moi, ça me fera 30$ de plus. Sauf qu'il fait chaud, que je suis seule avec mon iPhone et que les arbres sont bofs. D'autant plus que Jeff veut que je m'occupe en priorité du haut des arbres. 3h30 pour remplir ma bin, je suis cassée à force de monter et descendre à l'échelle, me baisser, vider mes sacs dans cette bins qui ne veut pas se remplir. Enfin voilà 3h30 pour faire 30$, pas grand chose autant dire mais mieux que rien.

Enfin, mercredi les poires commencent, on devrait pouvoir faire beaucoup mieux, on va tenter de taper entre 500 et 700$ en 7 jours avant de partir vers de nouvelles aventures.

#62 - 1er boulot


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Dimanche 31 janvier 2010 me voilà à taper sur mon clavier poussiéreux allongée dans ma tente. Il est 21h19, je prends le temps d'écrire avant d'essayer de m'endormir. La fatigue est là, je n'ai pas pu me remettre de mon voyage et s'joute une petite journée de travail.

Hier soir ça a été ma première soirée à Shepparton. Dix Francophones (Français, Belges et Quebecquois) réunis autours d'un barbecue. L'ambiance est agréable ici, on vit en communauté et on partage les repas. D'après tout le monde, il n'y a pas de travail avant mercredi. C'est donc l'occasion de faire une bonne soirée et de picoler. La soirée se passe donc autours des 2 tables bancales à manger un barbecue, boire du goon et discuter. Bien sympa mais moi je suis crevée et ça me donne mal au crane. Minuit et demi je pars me coucher quand les autres partent en boîte.

7h15 ça tape à la tente. Boris, le patron de la ferme vient nous demander si on travaille aujourd'hui. Ok mais dans une heure lui répond Vincent. J'ai plutôt bien dormi mais pas assez, forcément ! Je pars à la douche, c'est vraiment sale mais pas le choix. 8h je retourne réveiller les gars, Sam ne se réveil pas, trop grosse gueule de bois.

Me voilà donc partie avec Vincent à la recherche du tracteur. 4 bins à l'arrières, 2 grandes et 2 petites. Jeff (le fils du patron) nous explique qu'on doit mettre les grosses pêches dans les petites bins soit 20$/bin en cash et le reste dans les grosses (30$/bin déclaré). Hop, je monte dans une bin et Vincent me conduit dans notre ligne, la rangée que l'on doit cueillir.

Il m'explique les bases, comment mettre le sac, les échelles et surtout savoir quelles sont les pêches à cueillir ou pas. On prend chacun un coté et c'est parti. Aucune idée de combien de pêches ou de poids représente une bin mais c'est gros ! Au début je vais lentement et j'ai du mal à voir qu'elles sont celles qui sont mûres. Jeff passe au bout d'une heure et est content du travail, on continue comme ça. Je trouve doucement mon rythme et Vincent se remet de sa gueule de bois. En 3h30 on a rempli 2 grandes et 2 petites bins, c'est pas mal. On part les poser au magasin situé à l'entrée de la ferme avant d'aller manger.

Sam est levé et tout propre. Nous on est crevé, transpirant et sale ! On part rapidement s'acheter de quoi faire des sandwichs, on mange et retour au fruit picking. Allez, je vais conduire le tracteur ! Premier virage, premier dégât ^^ Pas de casse, il faut juste penser à prendre les virages larges vu qu'il y a deux remorques.

Le soleil tape, il fait vraiment chaud. Mais je savoure tout de même mes manches longues. Il y a tellement de produits chimiques que ça irrite la peau et il ne faut surtout pas gratter. Ca pique les avant-bras, le cou et le visage mais à part ça ne boulot passe. Ce n'est pas aussi dur que je le pensais, certes ce n'est pas de tout repos mais ça passe. Je pense que le fait de ne pas être plié à terre y est pour beaucoup.

Cette après-midi on a fait 'seulement' une grande et une petite. Jeff et Boris sont contents de notre travail 'beautiful job', c'est cool. On aura un peu à faire demain, de quoi faire de l'argent. Bilan, 75$ la journée de 5h c'est pas mal. 30$ en cash, première journée de boulot en Aussie et première paye. Rien de transcendant mais bon, c'est la vie que j'ai aussi choisie en venant ici.